Du paysage à la nature : 5 ans de cheminement
Le 9 août 2020, je mettais en ligne ma toute première vidéo photo sur YouTube.
C’était le début d’une longue série pour vous inviter à partager ma passion pour la photographie, et plus particulièrement ce que j’appelais alors la photographie de paysage.
Nous voici en 2025. Presque 5000 abonné(e)s — il ne manque plus qu’une cinquantaine pour atteindre ce chiffre ! Si vous n’êtes pas encore abonné(e) à la chaîne, c’est le moment 😀.
Évidemment, je me demande aujourd’hui ce que seront les cinq prochaines années, et surtout ce qu’est réellement devenue cette chaîne.
Est-ce toujours la passion pour la photographie qui me pousse à sortir chaque week-end, comme je l’ai souvent raconté ?
En regardant mes anciennes vidéos, la réponse semble claire : à l’époque, je traitais de multiples sujets techniques — matériel, réglages, accessoires… La qualité d’image et de son n’était franchement pas au niveau, mais le thème central restait toujours la photographie.
Est-ce que toutes mes images étaient intéressantes ? Clairement non.
Durant la première année, avec le recul, certaines vidéos ne contenaient pas une seule image vraiment marquante, même si je m’efforçais de vous expliquer le contraire.
Chaque année, j’ai cherché à améliorer la qualité des vidéos. Les images, elles, progressaient très lentement… jusqu’à ce qu’au bout d’un à deux ans, je commence enfin à voir un vrai changement dans mes photos — à mon goût du moins.
Vous pourriez appeler ça « l’expérience photographique ». Pourtant, après plus de trente ans de pratique, je pensais déjà l’avoir, cette expérience. Alors… que s’est-il passé ?
9 août 2020, troisième image de la première vidéo, forêt de Rambouillet
Pour expliquer ça, changeons un instant de domaine.
J’ai toujours aimé pratiquer différents sports, et à chaque fois, le scénario se répétait. D’abord la découverte : maladroite, inconfortable, rien ne se passe comme prévu.
Prenons le tennis de table. La balle n’est pas si rapide en amateur, la table est assez grande, et pourtant… à peine 10 % des balles reviennent sur la table.
La première réaction ? Le rire. La seconde ? La fierté, qui pousse à améliorer cette statistique ridicule.
Et dans tous les sports que j’ai pratiqués, même les plus tranquilles comme la pétanque, c’était pareil : avec un peu de concentration, les performances montaient… puis stagnaient, parfois même régressaient.
Pourquoi ? Parce que l’effort pour progresser finissait par brider à la fois les mouvements et la créativité.
Revenons au tennis de table : toutes les balles croisées rentraient, toutes les balles décroisées sortaient. Résultat : je ne jouais plus que croisé.
Le déclic venait toujours au moment où je me souvenais de la raison pour laquelle j’avais commencé : le plaisir et le partage. Alors, les performances repartaient à la hausse, naturellement.
Je crois que la même chose s’est produite avec ma photographie.
Avec la chaîne, j’ai mis toute mon attention — et la vôtre — sur l’idée que pour progresser, il fallait photographier, encore et encore.
Avec le recul, je crois que c’était une erreur. Pas un mensonge, mais une vérité incomplète.
Il y a quelques mois, j’ai fait une vidéo expliquant pourquoi je sortais tous les week-ends, quelles que soient les conditions météorologiques.
Officiellement, c’était pour la photographie. Mais en réalité, c’était aussi — et peut-être surtout — pour l’envie d’être dehors, au cœur de la nature.
Pas vraiment de la photographie de paysage, mais plutôt… de la photographie de nature.
Et c’est là que j’ai compris : en me disant chaque semaine que je « devais » sortir faire des photos et une vidéo pour YouTube, j’avais mis toute mon attention sur le matériel, les objectifs, les réglages… et pas assez sur le sujet : la nature.
Aujourd’hui, je pars d’abord pour vivre l’expérience :
Le lever de soleil qui embrase les nuages.
La pluie qui fait briller les feuilles.
Les brumes matinales qui s’élèvent doucement des champs…
Si la photo est réussie, tant mieux. Sinon, ce n’est pas grave : l’image est gravée dans ma mémoire.
En août 2025, cinq ans après le lancement de la chaîne, je peux vous le dire :
Je ne sors plus le week-end pour la photographie.
Je sors pour le plaisir d’être dans la nature, pour les expériences que j’y vis… et que parfois, je capture en image.
11 juillet 2025, première image de la 255éme vidéo sur le terrain, Ile d’Oléron