Sorties photo matinales : la magie du mois d’octobre

Le mois d’octobre est un mois particulier du point de vue de la gestion du temps. Nous commençons le mois avec des jours qui débutent très tard. Et alors que nous commençons juste à nous y habituer, voilà que nous reculons d’une heure à la fin du mois. Le jour se lève soudain plus tôt, tandis que la nuit tombe plus rapidement. Ne partez pas ! Je ne vais pas vous emmener dans un débat sur le changement d’heure, mais sur son impact sur mes sorties photos.

Si vous suivez mes vidéos sur YouTube, vous savez que je préfère les sorties le matin plutôt que le soir. Je suis matinal. En été, je suis très rarement en position plus de trente minutes avant le lever du soleil : mon objectif est de capturer au grand-angle les reflets et les couleurs sur les nuages. Trente minutes après, le soleil est déjà haut, et bien souvent je replie le matériel. Au début d’octobre, je suis bien souvent en position plus d’une heure et demie avant le soleil, qui se lève autour de 7 h 45–8 h dans ma région. Cette heure en plus a un impact important sur ma façon d’aborder la photo.

À chacune de mes sorties, j’ai toujours en tête un petit scénario. Mais, dans les faits, il ne se déroule presque jamais comme prévu — surtout en été. En octobre, lorsque j’arrive sur place, il fait nuit. C’est bien souvent à la torche que je me mets en position, et là j’attends dans la pénombre, à l’écoute des bruits de la nature. Et là, progressivement, le spectacle commence et la scène s’anime. Parfois dans une lumière voilée, parfois dans la brume, parfois avec un ciel nuageux. Mais la principale différence est que je ne suis pas spectateur : je suis sur scène. Au fur et à mesure que les lumières arrivent, dans toute la lenteur de l’automne, les éléments s’éclairent lentement, un à un : les feuilles jaunes du bouleau, les teintes rousses des feuilles des marronniers, la mousse verte au sol et sur les troncs. C’est un peu comme si le jour me présentait les centres d’intérêt pour la photographie.

Je trouve cette immersion très inspirante et elle m’aide à me détourner des grands paysages pour photographier des détails plus intimes de la forêt. Photographier en forêt est extrêmement difficile et, malgré la pratique, je trouve toujours l’exercice ardu — même en automne. Avoir ce moment dans la forêt, lorsque je la regarde se réveiller, me permet de mieux appréhender tous ces détails. Bien souvent, une fois le jour levé, je ne vais pas beaucoup bouger. À mesure que mes yeux s’habituent au jour, tous les détails se révèlent et je peux multiplier les images en ne bougeant quasiment pas. Sur quelques mètres carrés, les sujets sont multiples : croyez-moi, il faut juste les chercher. Si j’arrivais alors que le jour est déjà levé, je marcherais sans doute plusieurs kilomètres à la recherche de l’arbre le plus coloré, ou de celui qui contraste le plus avec son environnement. Avec mon approche, c’est toujours la surprise : un cadeau qu’il faut chercher pour le mériter.

Je ne vais pas vous mentir : trouver un sujet est une chose, trouver la bonne composition en est une autre. La photo de forêt reste difficile. Arrêtez de la parcourir de long en large. Choisissez un endroit que vous avez repéré précédemment, posez-vous et observez : allez chercher ces détails que la lumière mettra en évidence, et la moitié du chemin sera parcourue pour une bonne image automnale en forêt.

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Photographie d’automne : couleurs, lumière et inspiration pour vos prochaines images