Les filtres ND
Ce que les caméras digitales ont aussi complètement changé, c’est notre relation à l’utilisation des filtres. Dans beaucoup de cas, les filtres sont utilisés plutôt dans le logiciel de traitement que sur le terrain. Avant de voir pourquoi les utiliser sur le terrain, regardons d’abord, quels sont les différents types de filtres.
Avant même de choisir ses filtres, il va falloir un système d’adaptation sur l’objectif. Il existe deux types principaux: les filtres circulaires à adaptation par vis ou magnétique. Le second choix est un porte-filtre qui va s’adapter sur une bague vissée sur l’objectif. Vous l’avez deviné, quelque soit votre choix, il va falloir une bague d’adaptation pour chaque diamètre de vos objectifs. Regardez les objectifs dans votre sac, vous ne devriez pas avoir besoin de plus de deux bagues d’adaptation.
Une fois le choix fait, il y a un filtre qu’il faut absolument avoir: le filtre polarisant. Même si avec l’intelligence artificielle dans Lightroom, il y a une outil qui se rapproche de son effet, rien à voir avec ce qu’il apporte sur le terrain. La lumière en se reflétant sur une surface se polarise, ce filtre va donc éliminer les reflets et saturer un peu plus les couleurs. Pour moi c’est le filtre à avoir absolument dans votre sac, surtout si vous faites de la photo en sous-bois.
Tous les autres filtres vont être des filtres beaucoup plus créatifs. Le premier est le filtre intégral ND (neutral densité) qui va vous faire descendre l’exposition de plusieurs stops. Vous pourrez trouver des filtres de ND8, (3 stops) à ND1000 (10 stops), voir plus. Pour calculer le nombre de stop, il faut considérer la puissance de 2: 8 équivaut à 2³, donc 3 stops, 1000 s’approche de 2¹0 , 10 stops.
Ce filtre va vous obliger à descendre votre vitesse pour exposer correctement votre image. C’est ce genre de filtre qui va vous donner un effet de flou de vitesse, sur une cascade ou des vagues par exemple.
Probablement le second choix à avoir, car cet effet est difficile à obtenir dans Lightroom ou Photoshop.
Ensuite, vous avez tous les filtres neutral densité dégradé ou dégradé inverse. Ce filtre n’est disponible que si vous avez fait le choix d’un porte-filtre. Ces filtres sont parfaitement simulable dans votre logiciel de traitement. Le filtre neutral densité dégradé (Voir image 1) va sur une partie du filtre diminuer l’intensité lumineuse qui atteint le capteur (ou la pellicule). La zone de transition peut être douce ou dure. Si vous êtes sur des paysages avec une zone entre les hautes lumières et les basse lumières franche vous pourrez opter pour une transition dure, sinon, choisissez une transition douce. Je vous conseillerez plutôt de vous orienter sur une transition douce, plus polyvalente.
Il existe aussi des filtres dégradés inversés qui peuvent s’avérer très utiles si vous faites énormément de coucher ou lever de soleil, car c’est dans la partie centrale que l’intensité lumineuse sera la plus réduite. (voir image 2)
Alors pourquoi investir dans des filtres: pour le polarisant et le neutral densité plein, c’est évident: pour créer des effets particuliers.
Pour les autres, c’est probablement moins évident.Pour moi c’est tout d’abord choisir l’option d’avoir la meilleure exposition sur le terrain, de toutes les différentes zones lumineuses de l’image. Même si la rangeabilité (pouvoir d’enregistrer les hautes et basses lumières) est de plus en plus grande sur les nouveaux appareils, je pense qu’il est toujours préférable de ne pas utiliser votre capteur dans ces limites pour s’assurer une image avec le minimum de bruit. Et puis c’est aussi le plaisir de comprendre et contrôler vos images depuis la prise de vue. Car la photographie, c’est avant tout comprendre et jouer avec la lumière. Alors à vos filtres.